Bien souvent les dirigeants refusent d’accepter ce qui est évident : leur entreprise est au bord du gouffre financier. Cet état se matérialise à travers le temps et que très rarement de manière inopinée; il s’agit fréquemment du fruit de plusieurs mois de laisser-aller et de tolérance. À cet égard, des signes avant-coureurs se manifestent et doivent être abordés le plus rapidement possible afin d’éviter la dérive. Voici quelques signes précurseurs de difficultés financières :
- Croissance trop rapide: Être en mesure de faire croître son entreprise à un rythme de 30 % par année est une excellente chose dans la mesure où le fonds de roulement de celle-ci est adéquat et permet de supporter une telle croissance. Que se passe-t-il lorsqu’il y a un délai de 30 jours entre les déboursés et les encaissements ? Ceux-ci doivent être financés et il devient impératif que le financement soit adapté aux besoins de l’entreprise.
- Pertes financières importantes: Des pertes répétées et importantes viennent gruger le capital qui s’est accumulé à travers le temps. Celles-ci seront financées par la banque, par le biais d’une injection de capital par les actionnaires ou par les fournisseurs de l’entreprise. À tout événement, pour assurer la pérennité de l’entreprise, les causes de ses pertes financières doivent être identifiées et un plan d’action doit être mis en place.
- Accumulation exagérée des inventaires: La banque, d’une part, limite la valeur de l’inventaire aux fins d’emprunt, en dollars et en pourcentage, et d’autre part ne finance pas des inventaires excédentaires. En ce sens, la direction doit se doter d’outils pour identifier ces inventaires et considérer liquider ceux-ci. Est-il préférable de préserver cet inventaire dans l’espoir de le vendre à plein prix ou de le liquider rapidement à un montant moindre?
- Pertes de clients importants : Desservir des clients d’envergure est tout à fait louable. La direction doit cependant s’assurer de limiter la concentration de ses revenus avec un seul client. Si celui-ci cessait ses opérations, l’entreprise en souffrirait davantage que dans le cas d’un client marginal. Dans un monde idéal, une entreprise diversifie son risque en desservant plusieurs clients et assure ceux-ci pour pallier au risque de perte ou d’insolvabilité de ces derniers.
Si vous vivez présentement l’une ou plusieurs de ces situations, discutez avec votre conseiller afin d’analyser votre niveau de risque. En laissant la situation se détériorer, vous vous exposez à des conséquences indésirables, notamment au rappel des avances consenties par la banque.
Réagir le plus rapidement aux signes avant-coureurs augmente grandement les chances de réussir une restructuration, car vous aurez davantage d’options et de temps pour apporter des changements, le tout sans devoir subir de pression de la part de votre banquier ou de vos fournisseurs.