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COVID-19 | Le coup de grâce pour l’industrie du détail?

La pandémie de COVID-19 a poussé plusieurs grandes entreprises de détail à demander la protection contre l’insolvabilité en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC) au Canada et de son équivalent américain, le chapitre 11. Au Canada, cette liste comprend notamment les géants de la vente au détail que sont le Groupe Aldo et le Groupe Reitmans. Aux États-Unis, depuis le début du mois de mai, Hertz US, J.C. Penney, Neiman Marcus et Pier 1 Imports ont tous demandé la protection.Le Groupe Aldo, avec une dette de plus de 300 millions de dollars, s’est placé sous la protection de la LACC le 7 mai dernier. Avec plus de 8 000 travailleurs et 700 magasins, l’entreprise a subi de durs coups, le dernier étant une perte fiscale de 128 millions de dollars pour les 12 mois se terminant en février 2020.  Bien que les ennuis d’Aldo aient commencé bien avant la pandémie, faisant face à des questions telles que le maintien de sa pertinence au sein de l’industrie de la chaussure et la nécessité d’investir davantage dans la technologie, les fermetures de magasins engendrées par la COVID-19 ont simplement été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Il faut espérer que la restructuration proposée permettra au groupe de fermer les magasins non viables, de réduire le personnel et de recommencer à être rentable.

Le Groupe Reitmans, fondé en 1926, avec environ 6 800 employés et 576 magasins, est un leader canadien de la vente au détail spécialisée. Le groupe s’est placé sous la protection de la LACC avec des actifs de 361 millions de dollars et des dettes de 109 millions de dollars, dont 24 millions sont des dettes reliées à leur régime de retraite. Au cours de son dernier exercice financier, le groupe a affiché une perte nette de 87 millions de dollars.

Les fermetures de magasins provoquées par la pandémie de COVID-19 ont érodé le fonds de roulement de ces entreprises, qui, dans de nombreux cas, étaient déjà fortement adossées et faisaient face à d’importantes dettes. Autrement dit, la COVID-19 a été le coup de grâce pour ces entreprises, qui étaient déjà confrontées à des pertes d’exploitation, à un endettement énorme et à des flux de trésorerie limités, ne leur laissant aucune autre alternative que d’entreprendre une restructuration financière aux termes de la LACC. Elles utiliseront des plans de restructuration pour réduire les points de vente non viables et les gammes de produits moins rentables, et investiront dans la vente en ligne. En 2018, le commerce électronique n’a représenté que 30 % des ventes de Reitmans et environ 20 % de celles d’Aldo.

Cette restructuration entraînera probablement un effet domino qui touchera de nombreux fournisseurs, propriétaires, employés, etc. qui pourraient être confrontés à des difficultés financières. Beaucoup ne récupéreront pas toutes les sommes qui leur sont dues, et de nombreux propriétaires se retrouveront avec des locaux vides et un nombre limité de nouveaux locataires potentiels.Les programmes gouvernementaux annoncés depuis le début de la pandémie ont aidé de nombreuses petites entreprises à rester à flot. Cependant, lorsque les programmes prendront fin, beaucoup seront confrontés à la cruelle réalité, avec deux grandes questions en suspens : « Avons-nous encore une entreprise? » et « Pouvons-nous rétablir notre viabilité financière? ».

Les magasins de Montréal ont été autorisés à rouvrir leurs portes le 25 mai sous certaines restrictions, dont l’obligation d’avoir une porte extérieure et de maintenir une distance sociale. Toutefois, pour diverses raisons, notamment la crainte de contracter le virus, de nombreux clients choisissent encore d’acheter en ligne plutôt qu’en magasin. De plus, nombre de ces clients sont des personnes qui travaillent dans de grandes tours à bureaux, qui ne sont pas encore retournées au travail et qui peuvent continuer à télétravailler pendant une période indéterminée.

Alors que l’économie redémarre et que les programmes gouvernementaux prennent fin, nous pourrions voir beaucoup plus de détaillants demander une protection contre l’insolvabilité. Malheureusement, tous ne réussiront pas à mener à bien leurs plans de restructuration, mais ceux qui y parviendront sortiront probablement de la crise plus compétitifs et plus forts.N’hésitez pas à consulter l’un de nos conseillers si vous avez des préoccupations par rapport aux impacts financiers de la COVID-19.

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2020-06-01

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